Dénigrée par ses adversaires (curieusement tous producteurs de produits potentiellement concurrents), l’huile de palme est accusée d'être ''impure, insalubre'' (1) En d'autres termes, c'est un élément dangereux à éradiquer de la planète! Et comme si tout cela n'était pas assez, on lui reproche de constituer une menace pour l’environnement et la biodiversité ! Toutes ces accusations sont-elles réellement fondées ou bien l’huile de palme serait victime d’un complot international visant purement à la remplacer par d’autres produits jugés plus ''occidentaux''?
Prenant le contre pied de ces critiques sans pour autant présenter l’huile de palme comme étant la perfection absolue, nous essaieront de démêler le vrai du faux afin de découvrir le véritable mobile de cette disgrâce!
Au milieu
des années 90, l'ancien premier ministre malaisien Mahatir Mohamad accusait
déjà le lobby américain des producteurs d’huile de tournesol de fomenter des attaques
contre l'huile de palme. Petit à petit la contre-publicité de l’huile de palme
s’est accrue pour atteindre son pic en 2009 où les grandes marques de produits agro-alimentaires, sous la pression des ONG écologistes, ont été une à une quasiment forcées
de marquer désormais la mention "sans
ajout d'huile de palme" , ‘‘Sans huile de palme’’ ou ‘‘zéro huile de palme’’ sur leurs produits. Préservant ainsi, à la fois leur intérêt commercial et leur image.
Les
prétextes donnés pour incriminer l’huile de palme sont d'ordre humain et
environnemental.
Nous en avons recueillis
les plus répandus que nous passerons au peigne fin.
1/ L'huile de palme serait un danger pour le
corps humain
“L’huile de palme particulièrement riche en acides gras saturés (45%) est néfaste pour nos artères et notre cœur lorsqu'elle est consommée en trop grande quantité…” Décryptons cette demi vérité…
Sachez que l'huile de palme a la particularité d'être solide ou semi‐solide à température ambiante. Cela signifie sous forme solide l'huile rouge est meilleure pour la santé que ses amies
(huile de colza et de soja) car elle n'a pas besoin d'être combiné avec de l'hydrogène pour être solide. Or, c'est justement le processus d'hydrogénation partielle qui entraîne la formation d'acides gras trans artificiels, dont la consommation serait liée à des maladies cardiaques, à la hausse du taux de mauvais cholestérol et la baisse du taux du bon cholestérol. Ce qui signifie clairement que si l’huile de palme détient 45% d’acides gras saturés, alors l’huile de colza et de soja en détiennent bien plus. Ce qui ne fait pas des deux dernières huiles les meilleures !
(huile de colza et de soja) car elle n'a pas besoin d'être combiné avec de l'hydrogène pour être solide. Or, c'est justement le processus d'hydrogénation partielle qui entraîne la formation d'acides gras trans artificiels, dont la consommation serait liée à des maladies cardiaques, à la hausse du taux de mauvais cholestérol et la baisse du taux du bon cholestérol. Ce qui signifie clairement que si l’huile de palme détient 45% d’acides gras saturés, alors l’huile de colza et de soja en détiennent bien plus. Ce qui ne fait pas des deux dernières huiles les meilleures !
En plus, il a été bien mentionné : “est
néfaste… lorsqu’elle est consommée en trop grande quantité”. Merci pour la
nouvelle du siècle mais on sait tous déjà que tout excès nuit !
2/L'huile de palme serait un danger pour l'environnement
Bio diversité menacée : ''Le palmier à huile est un danger pour
l’environnement et nuit gravement à la biodiversité…''
La culture du palmier à huile nécessite beaucoup moins d'engrais, de pesticides ou de carburant par unité produite par
rapport au colza et au soja. Elle pollue donc moins la
terre et en plus, son rendement est très élevé. En effet, selon le rapport
Oil World 2007 (2) l'huile de palme
produit une moyenne de 3,72 tonnes d'huile/hectare, par rapport à 0,40 tonnes d'huile/hectare du soja et 0,72 tonnes pour le colza. En d'autres termes, le palmier à huile produit près de dix fois plus
de matière grasse par hectare que le soja et plus de cinq fois plus que le colza. Au final, il fournit trois fois plus d'huile par unité d'intrant. Par conséquent, le prix de l'huile de palme brute est inférieur de 10 % à 30 % à ceux de l'huile de soja et de l'huile de colza.
de matière grasse par hectare que le soja et plus de cinq fois plus que le colza. Au final, il fournit trois fois plus d'huile par unité d'intrant. Par conséquent, le prix de l'huile de palme brute est inférieur de 10 % à 30 % à ceux de l'huile de soja et de l'huile de colza.
Ourang-outang en danger : ''Le palmier à huile réduit le milieu de vie de nombreuses espèces
endémiques et/ou protégées comme l'ourang-outan
et met en danger leur vie''
Ourang-outang |
d'un demi‐million de personnes et en fait vivre près du double (3). En Côte d’Ivoire, au Nigéria, des générations entières ne vivent que par la production de l’huile de palme. Toute restriction imposée à cette filière serait meurtrière en premier lieu pour les plus petits exploitants. Par contre, en augmentant de façon soutenue la productivité et la durabilité de leurs cultures, en utilisant plus rationnellement les terres et leurs revenus accrus, ces pays pourront davantage consacrer de ressources à la protection de ces écosystèmes et protéger au mieux ces fameux ourang-outangs tant adorés !
Destruction de la forêt : “Chaque
semaine, 250.000 hectares de forêts tropicales disparaissent, selon le WWF,
pour alimenter une demande internationale en augmentation constante en produits
contenant de l’huile de palme.”
D'accord, mais rappelons aussi à ces militants zélés, que la
déforestation n’est pas un phénomène récent : près de neuf‐dixièmes des déboisements effectués par l'homme depuis la naissance de la civilisation ont eu lieu avant 1950. les populations
humaines ayant dû défricher d'immenses surfaces forestières dans le but de trouver abri, nourriture et chaleur et de fabriquer une multitude d'objets (4). C’est d’ailleurs ce qui a imposé l’utilisation du gaz naturel et du pétrole.
Palmeraie |
Ainsi, ces campagnes massives de
dénigrement de l’huile de palme ne sont pas fondées ou presque… elles visent à boycotter
purement et simplement l’huile de palme afin de promouvoir l'huile de soja/maïs/colza, ce qui n’est pas
fait pour déplaire aux lobbies de l'industrie agricole … Vous avez dit
lobby ?
3/ Conséquences du boycott de l’huile de palme
Un boycott de l'huile de palme n'engendrerait aucun bienfait écologique à plus forte raison économique, comme nous venons de le constater, mais
mettrait plutôt sévèrement à mal les perspectives de croissance de régions pauvres de planète.
Comment peut-on prétendre lutter
contre la pauvreté dans le monde et en même temps arracher des mains des pays
du sud un important outil de l’émergence ? Ce serait simplement une gageure que de vouloir bannir l’huile de palme dans le seul but de la remplacer par l'huile de soja, de maïs, ou de colza plus chère et peu malléable pour la seule raison que le secteur est générateur
de revenus pour plusieurs pays d’Afrique (comme le Nigéria et la Côte d’Ivoire
respectivement 1er producteur et 2eme producteur africain) mais aussi pour la
Malaisie et l’Indonésie.
Pour conclure, nous dirons tout simplement qu'à la base l'huile de palme n'est pas tant nocive comme on veut nous le faire croire, mais comme tout produit, elle doit être consommée avec modération car tout excès nuit.
Notes:
(1)Gustafsson, Fredrik. 2007. The Visible Palm: Market Failures, Industrial Policy and the
Malaysian Palm Oil Industry. Almqvist & Wiksell International. p. 87
(2) Oil World. Oil World Statistics by ISTA Mielke GmbH. http://www.oilworld.biz/app.php?ista=3e29384f7d8b6ed120a26459abe5fd4
(3) MPOC. http://www.mpoc.org.my
(4) Williams, Michael. 2001. The history of deforestation. History Today (Juillet), pp. 30‐37. Pour une analyse plus universitaire, confer Williams, Michael. 2002. Deforesting the Earth. University of Chicago Press.
(1)Gustafsson, Fredrik. 2007. The Visible Palm: Market Failures, Industrial Policy and the
Malaysian Palm Oil Industry. Almqvist & Wiksell International. p. 87
(2) Oil World. Oil World Statistics by ISTA Mielke GmbH. http://www.oilworld.biz/app.php?ista=3e29384f7d8b6ed120a26459abe5fd4
(3) MPOC. http://www.mpoc.org.my
(4) Williams, Michael. 2001. The history of deforestation. History Today (Juillet), pp. 30‐37. Pour une analyse plus universitaire, confer Williams, Michael. 2002. Deforesting the Earth. University of Chicago Press.
1 commentaire:
Bonjour,
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