mardi 4 octobre 2011

La Femme qui Parlait aux Arbres


     Le retour de la blogueuse colle à l’actualité, et c’est tant mieux! En effet, depuis le 25 septembre, les arbres pleurent celle qui leur parlait. Wangari Muta Maathai qui luttait depuis un an contre un cancer des ovaires a rendu son dernier soupir dans un hôpital de Nairobi. L’annonce de son décès a déferlé une vague d’éloges partout dans le monde. C’est vrai qu’en Afrique on croit qu’il ne faut jamais parler en mal d’une personne décédée. Mais force est de reconnaître que tous ces propos élogieux dits à son égard sont bel et bien justifiés. Plus connue comme étant la Première Africaine à obtenir un Prix Nobel...
(la deuxième sera ivoirienne, enfin, je le souhaite :-), Wangari était une personne peu commune de par sa vie et son caractère; ce qui a davantage favorisé sa célébrité. Découvrons sans plus tarder la kenyanne la plus célèbre du monde, côté jardin!

Ses débuts: Wangari la petite paysanne

Une élève très studieuse
Ce 1er Avril 1940, alors que la petite Wangari naissait, si un mage avait dit à ses parents que leur fille serait la première africaine Nobel, ces derniers auraient sûrement ri avant de répondre: “C’est un Poisson d’Avril, Monsieur le Mage!” Et ils auraient certainement raison car aucun signe ne pouvait présager ce fait. En effet, les parents de Wangari étaient de pauvres fermiers qui cultivaient la terre. Son père étant polygame, la petite Wangari était très proche de sa mère et son quotidien était partagé entre travaux champêtres (ce qui lui permettait d’observer la nature), tâches ménagères et soins qu’elle apportait à ses frères et sœurs étant l’ainée de sa mère. Ces parents eurent la merveilleuse idée de scolariser leur fille alors qu'elle avait 7 ans, ce qui d’ailleurs était un fait extrêmement rare à l’époque au Kenya. Étant donné que les fillettes avaient la vocation de rester à la maison pour aider leur mère aux travaux ménagers. A l’école, la petite Wangari faisait preuve d’une intelligence extraordinaire qui épatait ses enseignants. C’est l’occasion d’encourager tous les parents africains à scolariser leurs filles car en chaque fillette africaine sommeille un avenir glorieux.       

Sa vie: Wangari première en tout! 

Présentant fièrement son Nobel...
Wangari est l’ainée de sa mère; de plus, elle est:
-Première de sa famille à être scolarisée
-Première femme d’Afrique Centrale et de l’Est à obtenir un doctorat
-Première femme à diriger une faculté au Kenya
-Première africaine à obtenir un Prix Nobel
-Première Kenyanne à faire partie des femmes les plus influentes du monde

Son rêve: reboiser son pays natal (le Kenya) et son continent (l’Afrique)

Le fait est, premièrement que la plupart des peuples africains (notamment les Pygmée, Massai, Himba, Bushmen et tous les autres) vivent de et dans la nature. Une dégradation de celle-ci causera assurément un déséquilibre naturel et mettra directement en péril la survie de ces merveilleux peuples et à long terme la survie de la population africaine en général.
Pour Wangari donc, planter des arbres c’est assurer la survie de la population africaine et éviter ainsi les guerres. Car toujours selon elle, éliminer ce qui permet aux gens de vivre dignement (espèces vivantes dans ce cas précis) engendre les guerres futures. Elle s’est attelée à planter des arbres avec son ONG: Green Belt Movement (Mouvement de la Ceinture Verte.) 
Secondo, la forêt du bassin du Congo qui est le 2ème plus grand massif forestier tropical du monde (plus de 2 millions de Km²) après l’Amazonie et qui aide grandement à l’équilibre climatique de l’Afrique (et même du monde) court un grave danger. En effet la surexploitation de son bois par les entreprises étrangère cause une grande déforestation avec de graves dégâts écologiques dont la disparition de plusieurs espèces animales et végétales. Aussi, Wangari militait activement pour la sauvergarde de cette forêt en danger.           

Anecdotes: Wangari, une véritable tête de mule bien remplie!

-Les parents de Wangari qui étaient paysans lui ont appris “le respect du sol et sa générosité”. Cet enseignement lui resta.
-Lorsqu’elle commença l’école à la mission catholique, les soeurs lui donnèrent le nom "chrétien" de "Mary Josephine" (d’où son appellation Mary Jo) mais attachée à ses racines africaines, elle préférait être connue sous son nom de Wangari Muta.  
-En 1979, son époux Mwangi Maathai l’a quittée avec pour motif qu’elle était: « trop éduquée, trop forte, trop têtue, trop difficile à contrôler, qu’elle avait trop de réussite et qu’elle voulait trop prendre les choses en main » 
-L’université de Nairobi où elle enseignait a fini par la virer parce qu’elle ne cessait de contester avec la direction de cet établissement. Puisqu'elle n'avait donc plus rien de spécial à faire, elle s'est consacrée aux femmes et à l'environnement. Ainsi le Green Belt Movement est né.
-Elle a plusieurs fois été battue et emprisonnée dans son pays pour son opposition farouche à la destruction de l’environnement et au climat politique qui ne favorisait pas la démocratie. Mais Wangari ne démordait jamais. Elle a même dit ceci: « L’Etat croit qu’en me menaçant et en me frappant, il peut me réduire au silence. Mais j’ai une peau d’éléphant. Et puis, il faut bien que quelqu’un parle haut et fort » Sacrée Wangari!
-Au Kenya, elle est appelée “Mama Miti” (Mère des arbres, en Swahili)
-Enfin, elle a déclaré que le Prix Nobel était la plus "grande surprise de sa vie".

Une forêt d’éloges en sa mémoire: la grandeur de Wangari mondialement reconnue


Wangari heureuse

C'est elle qui aura été la flamme pour déclencher en moi et auprès de toutes les équipes de la Fondation Yves Rocher et de la Marque Yves Rocher, l'envie de planter 50 millions d'arbres.Jacques Rocher 
 Dieu a besoin de toi pour planter quelques arbres au paradisAnonyme
Maathai appartient à la lignée de Mandela Mail & Guardian (Journal Sud-Africain)
Une grande femme, source d'inspiration pour de nombreuses femmes en Afrique, une visionnaire magnifique et une incarnation du courage" Jakaya Kikwete (Président Tanzanien)
Sa disparition crée un vide immense dans les rangs des femmes dirigeantes, mais elle laisse une fondation solide sur laquelle d'autres peuvent s'appuyer. J'ai été inspirée par sa vie et j'étais fière de l'appeler mon amie.Hillary Clinton (Secrétaire d’état Américain)

Vous pouvez
vous aussi immortaliser votre hommage à Wangari Muta Maathai en signant le Livre de Condoléances ouvert pour la circonstance à cette adresse: http://wangari.greenbeltmovement.org/

La terre (que tu aimais tant) te soit légère Mama Miti... 


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